Je crois avoir toujours connu Rémy comme tout le monde se connait de vue dans un village de moins de 2000 habitants même si l’on n’appartient pas à la même génération ni au même groupe social. Lui appartenait à l’engeance des néos [ruraux] moi à celles des locaux. C’est par la grâce d’une aventure associative et musicale dont bonheurs et malheurs mériteraient à eux seul un ouvrage, que mon père et Rémy ont été dans la même barque. De celle des bons moments lors desquels on organise un festival autour d’une figure aussi inspirante que celle de Patrick Tandin, aux moments moins glorieux mais ô combien sympathiques où il fallait organiser des soirées pour renflouer les caisses ; une main aux fourneaux, l’autre à la logistique et la troisième (oui, car il faut 3 mains pour mener à bien ce genre de missions) sur le manche de la guitare.
Rémy comme moi participions surtout de la troisième main. Moi sur le clavier d’un piano, lui sur le manche d’une guitare et devant un micro.
C’est là qu’après un repas bien arrosé et une verveine servie avec amour par Sébastien Portal que nous nous sommes rencontrés. Lui écrivait des chansons, moi j’aimais imaginer des mélodies. Pendant quelques années, accompagnés de Bruno à la basse, Manu à la batterie et sous la haute direction artistique et musicale de Maurice nous répétions et jouions ce répertoire écrit à deux mains. J’avais été un peu étonné du nom qu’avait proposé Rémy pour nommer ce groupe, mais considérant le projet avant tout comme le sien (après tout c’était ses textes et lui derrière le micro sur le devant de la scène) j’approuvais. Docteur Sigmund. Le groupe s’appellerait Docteur Sigmund. Pourquoi pas.
Des années plus tard – il y a quelques semaines – longtemps après que le Docteur ait décroché sa plaque, Rémy me demandait de lire son livre. Aïe. Piège (voir plus haut). Et de le préfacer. Aïe (double effet kisscool).
Maintenant que je vous ai expliqué comment j’en étais arrivé à lire et préfacer ce livre et comment cela pouvait s’avérer être un piège, je ne vais évidemment pas vous dire ce qu’il contient. Mais sache, lecteur, lectrice, mon ami-e mon frère, ma sœur que tu (je peux te tutoyer?) as de la chance car tu n’as pas encore lu ce livre et vas découvrir une histoire sublimement menée. Je peux même te dire que tu as passer un très bon moment.